Le sang règnera, la paix abolie.

Les Bipèdes ont toujours eu cette odeur entêtante qui agresse les narine. Ils ont toujours eu cette langue étrange que les chats sauvages ne comprennent pas. Mais certains domestiques apprennent à comprendre leur langage spécial. Les chats dits domestiques. Ölüm en était un, aussi étrange que cela puisse paraître. Il était dans une petite maison auprès d'un feu qui ne brûlait étrangement pas toute la maison, à manger des croquettes insipides. On aurait pu croire que sa vie était d'une simplicité étonnante, mais le chaton était agressif et voulait dominer ses maîtres pour devenir le maître. Ses Bipèdes le qualifiaient de joueur, alors qu'il n'y avait que soif de pouvoir, mais cela à servi au petit lorsqu'il a sauté dans le berceau du nouveau-né de la famille, à ses 4 lunes à lui et qu'il planta ses crocs dans la gorge de l'enfant le plus profondément possible. L'enfant Bipède pleura fortement, mais à force de coup de griffes dans le visage, lacérant la bouche, les yeux et le nez ainsi que la gorge, la déchirant, Ölüm finit par le faire taire. À jamais. Le sang imbibait le drap blanc et lorsque ses maîtres le découvrirent avec leur enfant assassiné par leur petit protégé animal, ils crièrent "Ölüm! Mort! " Ils mélangeaient, sous le choc, leur langue natale à celle qu'ils avaient apprise. Le chaton comprit alors la signification des mots en les étudiant attentivement et s'enfuit rapidement pour ne pas subir le courroux des Bipèdes. Ces derniers qui avaient prit tant de temps avant d'arriver. Pourquoi? Seuls eux le savaient. Après sa fuite précipitée, il décida fermement de se baptiser Ölüm non pas parce qu'il voulait garder une partie de ses anciens maîtres avec lui, mais parce qu'il comptait entraîner la mort avec lui de toutes les manières possibles. Quatre lunes, n'est-ce pas si jeune pour avoir un meurtre de commis? Pas pour ce chat agressif et désormais avide de sang, de meurtre. Il décida alors d'imposer la terreur dans la Ville, tous les chats errants mourraient dès qu'ils le croisaient, le plus important étant l'effet de surprise. Désormais à 7 lunes et plusieurs morts sur les pattes, il tua son premier chien. La tâche fut ardue et il en récolta des blessures, mais elles finirent par guérir et il orna son collier de crocs du chien, mais en utilisa une pour renforcer une de ses griffes.

Le chat désormais errant parcourait les ruelles de la vie en ne laissant point de choix aux chats et chiens qu'il croisait. Avec sa nouvelle griffe, il égorgeait rapidement ses adversaires, surtout les chiens qui n'étaient pas trop intelligents et portait les trophées, les crocs. Ses griffes était, à ses 10 lunes, complètement renforcés de crocs de chiens, ce qui lui allait à merveille. Un jour sombre, les nuages camouflant le soleil, il s'aventura dans la forêt. Cette forêt était  dangereuse pour des chatons domestiques, mais il était le danger pour cette forêt. Il se promena longuement sans frontière lorsqu'il tomba truffe à truffe avec un guerrier imposant qui ne prit pas le temps de regarder correctement son collier. Parce qu'après tout, pour ces guerriers, collier disait domestique. Or, Ölüm était tout sauf un vulgaire chat de ville. Le chasseur lui lança un regard dédaigneux avant de lui clamer qu'il, Ölüm en l'occurrence, devait quitter le territoire du Clan sur le champ sous peine de terribles conséquences. Le guerrier s'attendait inévitablement à ce que l'intrus fuit lorsque le premier nommé gonfla le pelage. Un domestique était lâche. Peureux et encore bien d'autres termes insignifiants et dégradants. Mais l'étranger ne bougea pas d'un seul poil, d'un iota. Il demeurait de marbre, une lueur amusé dans le regard, ce qui déstabilisa le chasseur qui le jaugea rapidement avant de lancer l'attaque. Mais le chaton, du moins, le chat de dix lunes ne fit que brandir sa patte, une seule griffe sortie et éventra le guerrier en plein bond. Il s'approcha du chat mort, un sourire satisfait sur le visage et lui cassa les crocs. Il trouva alors le moyen de l'accrocher à son collier. Il s'enfuit alors près d'un campement de Bipèdes afin d'y assassiner les chiens et de prendre leurs crocs pour renforcer ses griffes à lui. Et sa tâche se réalisa. Désormais plus redoutable que jamais, son collier entouré de crocs, il alla plus loin dans la forêt jusqu'à tomber sur un camp. Un camp où l'odeur du sang régnait et un chat s'avança en fixant le collier du nouveau venu. Tout comme le guerrier défunt, il ne prit pas le temps d'analyser le collier du chat et grogna, mais ne dit rien avant de se retourner et filer dans un trou de la nature. Le matou qui en sortit était grand, imposant, mais Ölüm ne frémit pas. Il savait que le danger n'était pas ce chat, mais lui. Ce qui surprit l'ancien domestique est la réaction du chat. Ce dernier s'avança et s'inclina respectueusement, mais froidement.

《Je suis Étyr, chef du Clan du Sang. Tu es présentement sur nos territoires, mais je me te chasserais pas. 》

Des exclamations surprises et des grognements d'insatisfactions retentirent dans la horde de chats présents, curieux de ce qui se produisait en ce moment au milieu du camp. Ölüm avisa de vieux chats qui se tenaient difficilement debout, côte à côte. Un rictus cruel fut retenu par le chaton qui remarqua le mouvement de la queue impatient du chef. Ce simple mouvement fit taire les chats qui reportèrent toute l'attention sur le meneur.

《La raison est simple. Une histoire ancienne raconte que le fondateur de ce Clan portait un collier semblable au tien. Comme une coutume, les chats de ce Clan, du moins la majorité, renforçaient leurs griffes de crocs de chiens et leurs colliers étaient comme celui de leur meneur. Cet ancien chat défunt était redoutable et je ne souhaite pas me risquer à un combat peut-être perdu d'avance.》

Cette fois, la crainte fit taire les guerriers et tous les chats, quand ils virent réellement le collier du chat auparavant domestique qui se dressait fièrement, l'amusement dans ses yeux. Il était immobile et silencieux, rien qui n'indiquait quelque chose de positif. Son sourire cruel s'afficha et les chats du Clan le regardait tandis que le chef l'observait dans les moindres détails.

《Mais moi, je me battrai. Pour prendre ta place.》

Et sans attendre, il bondit sur le chef. Une attaque de celui-ci le fit tituber, mais Ölüm ne se laissa pas faire, esquivant les attaques, il bondit de nouveau, mais Etyr ayant prévu cette attaque esquiva à son tour. Toutefois, le chaton réfléchit et se recula, comme pour avouer défaite. Seulement, le comme est important. Quand Etyr se recula, fier d'avoir gagné, l'intrus lui donna un coup de patte directement dans le visage, griffes sorties, lui faisant ainsi perdre la vue, ayant perforé les globes oculaires du chef qui recula, inquiet. Il ne pourrait plus diriger son Clan ainsi. Ölüm sourit, et observa la foule de chats qui remuaient, choqués. Le nouveau chat s'avança. Il était déjà prêt à servir son discours, rien ne l'empêcherait d'être chef. Même son âge.

《Chats du Clan du Sang, fidèles guerriers. Je m'appelle Ölüm et ayant gagné la bataille, je prends la place d'Etyr. J'attends de vous le même respect que vous accordiez à votre ancien meneur. Je serais apte à tuer pour désobéissance. 》

Un chat âgé au pelage tigré s'avança. Il était un ancien et bien que mal traité par son Clan, il pressentait que les choses allaient empirer avec ce nouveau meneur. Il devait donc empêcher cet étrange chat de parvenir au pouvoir. Pour son Clan. Même si les anciens étaient mal traités. Parce que ce serait pire maintenant. Présentement, ils n'avaient juste pas de nourritures si ils ne chassaient pas, mais après, ce sera quoi? Son regard bleu se planta dans les yeux verts du supposé chef dans une expression de défi. Alors, de sa voix rauque, il s'opposa. Il clama haut et fort que leur chef leur convenait et que le lieutenant devait leur succéder. Pas un chat sortit de nulle part. Contrairement aux attentes, Ölüm ne se fâcha pas. Il sourit. Mais ce n'était que plus effrayant. Son sourire était glacial. Il roucoula alors : 《Soit. Tu ne veux pas de moi, mais c'est parfait, tu seras le premier exemple. Et je l'espère le dernier. Avances.》 L'ancien avança, bravant la colère sourde du chat solitaire. Courageux. S'il avait été dans un Clan, il aurait fait un valeureux guerrier. Mais il appartenait au Clan du Sang.  Il progressa le plus vite possible et arriva face au chat noir. Complètement noir. Ölüm souriait toujours. Ce dernier ordonna à l'ancien de s'incliner, mais le doyen refusa. Il gronda. Mais le chat noir n'était nullement impressionné. Il bondit sur l'ancien trop faible pour se défendre et le tua d'un coup de dents dans la mâchoire. Un coup féroce. Il se releva et regarda le reste. 《Voici ce qui arrivera à tous ceux osant s'opposer à mon autorité. Que l'on lui retire la peau à coup de dents et me laisse les os. Je suis jeune. Et je souhaite avoir un chat m'apprenant les techniques de combat et de chasse.》 miaula sèchement le nouveau meneur. Des apprentis s'attelèrent à la tâche et les os furent jetés dans un coin. Le reste fut donné en pâture aux renards. Ainsi, il apprit comment chasser et combattre. Celui qui aurait pu se nommer mentor fut patient, comme il le devait, et cacha son indignation d'avoir un meneur si jeune.

Un jour sombre fut. Un jour où la pluie semblait vouloir tombée, chargeant ainsi l'air d'une humidité écrasante. Il avait alors 14 lunes. Deux lunes plus tôt, il avait aimé. Une seule fois. Dans sa vie, il avait aimé une seule fois. Et de cette union état née une chatonne. Incarnat. Mais cette journée, il vit la mère s'enfuir avec la petite. Et une rage intense éclata en lui. Son regard était vide de tout autre sentiment que la haine implacable qu'il ressentait à cet instant. Il avait suivit la mère qui criait à sa chatte de fuir. Il les suivit. Le chef réussit à tuer la mère, et laissa la chatonne s'enfuir après l'avoir torturé et défiguré un peu. Elle était du Clan du Sang. Son sang était de ce Clan, jamais elle ne sera à l'aise dans les autres Clans. C'est tout. Et le meneur comptait bien la faire revenir. Quand il fut revenu au Clan, il avertit les chats que s'ils retrouvaient la chatonne, qu'ils la ramènent en captivité.

Aux 18 lunes du meneur, il fut prêt à cesser son entraînement et demanda un véritable combat. Le chat laissa ainsi des cicatrices à celui l'ayant entraîné. Les chats du Clan du Sang espérait que plus le temps passe, plus il s'assagit, mais ce fut le contraire. A mesure que les lunes passaient, sa soif de pouvoir augmentait. Plusieurs anciens furent tué, car ils s'opposaient au meneur et leurs os constituèrent une sorte de promontoire. Ölüm s'y plaçait chaque jour pour observer son Clan et c'est là qui avertissait les changements de grades. Un jour, au soleil levant, il sourit. Sa voix retentit alors dans tout le camp.

《Aujourd'hui, trois chatons sont prêts à commencer leur entraînement. Éther, Pie et Elexyr. Dorénavant, tous les guerriers peuvent les entraîner. Bonne chance à vous trois.》

Les guerriers restèrent muets. Les chatons désormais apprentis n'avaient que trois lunes. Comment pourraient-ils apprendre a se combattre en étant si jeunes? La peur dévorait le regard de leur mère qui craignait qu'ils ne puissent parvenir à devenir des guerriers. Les chatons demeuraient immobiles, intrigués et excités, sans comprendre le danger qui les menaçait. Ils étaient devenus apprentis bien plus tôt qu'ils ne le s'étaient imaginés. Ils étaient loin de comprendre les risques que cela mettait. Si Etyr ne respectait aucun code ni n'avait foi au Clan des Étoiles, il ne souhaitait pas la guerre et se contentait de préserver le territoire du Clan du Sang au contraire des ambitions du nouveau chef et de son comportement excessif. Et au contraire des meneurs l'ayant précédés également. Etyr était le seul chef respectable de ce Clan craint. Mais les apprentis récemment nommés ne savaient pas tout ça. Malheureusement pour eux. Un silence de mort planait sur le camp.


Plusieurs lunes avaient passés. Ölüm avait désormais 25 lunes. Plusieurs lunes de "baptêmes" trop tôt. Ce chef sanguinaire avait tué beaucoup de chats en ces quelques lunes, de chats qui s'opposaient à lui, de chats qui violaient leurs territoires. Il s'en était sorti avec quelques égratignures. Rien de bien grave. Sauf un. Un guerrier plutôt coriace qui lui avait laissé une belle cicatrice le long de la patte avant droite. Il était fou. Ambitieux. Les meurtres s'accumulaient. Au milieu du camp avait une sorte de promontoire fait en os et c'était là qu'il passait ses annonces. Et ce promontoire était imposant maintenant. Et c'était amusant pour lui. Il finit par prendre une apprentie. Elle était faible. Timide. Elle ne ferait jamais une guerrière digne de ce nom. Il souhaitait juste s'amuser. Il souhaitait juste la torturer. Les entraînements furent durs, longs, pénibles. Il la levait à l'aurore, la couchait au crépuscule. La chatte était épuisée, éreintée. Et elle finit par mourir. Elle aussi. Les pattes d'Ölüm sont tâchées de sang et c'est loin d'être terminé.

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