Étoile Sauvage

I. Le début de la vie
Un jour on naît, un jour on meurt. On ne choisit pas quand. On ne choisit pas où. Ni de qui. Ni comment. En fait, on ne choisit rien, on doit seulement vivre comme on est et l'accepter. C'est la vie. Seulement, une chance peut s'offrir à vous. C'est à vous de la prendre, de l'accepter. Et de faire de votre mieux pour réussir. Mais attention, la roue tourne. Dommage pour ceux qui ont raté cette chance, peut-être qu'une autre se représentera. Qui sait ? Pour ceux qui ont su saisir cette chance, ils sont désormais comblés de leur vie, ils peuvent aussi s'en être lassés. Mais qu'importe...

Aujourd'hui était un jour banal, un jour ensoleillé, sec et propice à la chasse. Le tas de gibier du Clan était plein et il pourrait nourrir tout le camp sans que ses « habitants » chassent durant quelques jours. Des poissons de toutes les tailles et de toutes les nuances de gris y trônaient. Une agréable odeur de chair fraîche s'en dégageait et finissait de mettre en appétit les félins dont l'estomac gargouillait. La joie emplissait le camp du Clan de la Rivière. Oui, car c'est dans le Clan de la Rivière que je suis né. Tout était noir, j'étais emprisonné dans une bulle à l'aspect plutôt saugrenu. Je dormais sereinement, quand un martèlement persistant s'installa. Boum... boum... boum... Mon cœur s'était mis à battre. Pourtant, je vivais déjà et sans ce bruit. À quoi ce son allait-il pouvoir me servir ? Soudain, je fis comme acculé vers le bas. Une force d'attraction mystérieuse me forçait à descendre, contre mon plein gré. Je luttais pour demeurer là où je me trouvais. Après tout, je ne manquais de rien. J'étais confortablement installé, j'étais au chaud, je n'avais pas faim. Le paradis. Je résistais du mieux que je pouvais, mais le néant m'aspirait plus encore. Tout cogitait dans ma tête. Je paniquais, ne sachant pas où j'allais bien pouvoir atterrir. Ne sachant pas non plus ce qui m'attendrait de l'autre côté. Que faire ? Continuer de lutter pour rien ? Abandonner et se laisser aller ? Je fis le choix de me battre jusqu'à mon dernier souffle, s'il m'était donné. Après un affrontement acharné, épuisé, lassé, peiné, je me laissais glisser sur les parois lisses qui menaient au gouffre. Je tremblais, j'avais peur. Je ne pouvais faire autre chose. Je n'avais plus le choix. Je ne pouvais pas m'opposer davantage à cette puissance nouvellement née. J'appréhendais la suite. Qu'allait-il se passer  ? J'en avais aucune idée et je préférerais ne pas y penser. Mais je n'y pouvais rien, que faire quand on est emporté au loin ? Loin des rivages familiaux ? Rien. S'abandonner. Penser. Espérer. Rêver à ce qui nous attends de l'autre côté. Trembler. Réfléchir. Le trou noir se rapprochait, je glissais de plus en plus. Puis, je finis par traverser ce vide sombre. Soudain, le froid. Puis une chaleur agréable et une odeur plutôt familière, malgré sa nouveauté. Une douce odeur parvint à mon museau. Une odeur à la fois délicate et qui me donnait faim. J'avais donc faim. Ce fut la première fois que la faim vint me titiller l'estomac. Tout était fini. Je compris alors que dès aujourd'hui, j'aurais faim, j'aurais froid. Et que je n'aurais pas tout ce que je veux comme auparavant. Mais quel était ce monde  ? Je n'entendais rien. Je ne voyais rien. Je devais seulement me contenter de quelques sens  : le toucher, l'odorat et le goût. Ce n'était pas grand-chose. Mais je m'en contenterais pour le moment. J'essayais instinctivement de me mettre sur mes pattes. Mais en vint, je retombais. J'essayais de nouveau, je glissais de nouveau. Mon sort était-il sellé  ? Serais-je incapable de me tenir debout  ? Soudain, je sentis quelque chose de doux et chaud me toucher. Cette chose dont j'ignorais encore l'identité m'aidait à tenir debout. Comme j'aurais voulu la voir. Comme j'aurais aimé la remercier. J'avançais timidement, posant une patte après l'autre. Toujours aidé par cette chose qui me semblait à la fois étrange et familière. Je finis par atteindre mon but. Ce qui dégageait l'odeur laiteuse et délicieuse était juste devant moi. Au final, je m'étais contenté de ramper tel un ver, aidé par cette chose. Mes pattes étaient bien trop menues, mon corps bien trop lourd, ma physionomie entière m'empêchait de marcher. Poussé par mon instinct, je me mis à téter cette nouvelle chose. Ce nouveau régime m'irait très bien. C'était vraiment quelque chose de délicieux et très facile à manger. Ce que j'avais pu appréhender se dissipa. Et laissa place à une autre vie. Certes cette nouvelle vie était différente de l'ancienne, mais elle n'était pas pire. Elle était même mieux. Je me sentais bien où j'étais à présent. Et je savais que je resterais dans ce monde nouveau, jusqu'à ce qu'un autre gouffre m'emporte loin de là. En attendant, je resterais là. Attendant le prochain gouffre.

II. Une vie de rêve
Voilà maintenant quelques temps que le gouffre m'avait changé de monde. J'avais à présent une nouvelle vie. J'étais une toute nouvelle personne. Un individu pas comme les autres. Car oui, chacun est différent. Les jours étaient passés et ne s'étaient jamais ressemblé. Quelquefois j'avais chaud, à d'autres moments j'avais froid. J'avais aussi faim. Dit comme ça, ça peut paraître saugrenu. Mais dans l'ancien monde, je n'avais jamais faim. Moi qui croyais être dans un monde encore plus merveilleux que le précédent. Je me trompais, peut-être. Mais ça bien sûr, je ne le savais pas encore. Je ne pouvais pas savoir ce qui allait pouvoir m'arriver. Je n'étais pas pourvu de pouvoirs particuliers. J'étais simplement moi, un félin banal, un vulgaire chat. Je grandissais peu à peu. Grâce à mes repas abondants et multiples. J'avais reçu deux nouveaux sens : la vue et l'ouïe. J'en étais heureux. Oui heureux. Car enfin, je pouvais voir la chose. La chose qui m'avait aidée à prendre confiance en moi. Celle qui m'avait appris à marcher. Celle qui m'avait poussée pour que j'arrive à me rassasier. Celle qui m'avait donné la vie et à qui je devais tout. Je pouvais aussi l'entendre. Je pouvais percevoir ses ronronnements amusés quand je jouais gaiement. Ou encore des grognements graves et sévères lorsque je faisais certaines choses que j'appelais les choses interdites. Je me faisais gronder et punir sévèrement à chaque balourdise. Mais comment pouvais-je le savoir moi ? Comment pouvais-je savoir que sortir de la pouponnière, comme ils l'appelaient, s'était mal ? Comment je pouvais savoir que réveiller tout le monde s'était mal aussi ? Je n'y pouvais rien. Parfois je me demandais même pourquoi j'étais châtié. C'est vrai quoi  ! Dans mon ancien monde, ce n'était pas comme ça du tout. Je pouvais faire tout ce que je désirais, sans jamais me faire disputer... Tout était si différent ici. Quelquefois, il me prenait l'envie de rechigner quand on me réprimandait. Mais ça ne durait en général pas longtemps. Car j'étais puni davantage Soit disant que je manquais de respect aux aînés. Encore une fois, comment aurais-je pu le savoir  ? Plus le temps passait, moins je commettais de fautes et donc j'étais de moins en moins puni. Encore heureux me diriez-vous. Reprenons. J'avais alors appris que la chose était en fait ma mère. Elle n'était rien d'autre que celle qui m'avait donné ma deuxième vie. Mais qui était celle qui m'avait donné la première ? Celle dans mon ancien univers ? Je l'ignorais toujours, mais je ne tarderais pas à le savoir. Plus les jours passaient, plus j'en apprenais sur ce nouveau monde et sur ma nouvelle vie. J'avais rencontré plusieurs fois mon père, Croc du Lion qui n'était d''autre que le lieutenant du Clan de la Rivière. Je savais aussi que ma mère était une simple guerrière qui portait le nom de Douce Plume. Je trouvais que son nom allait très bien avec son caractère très doux. Je savais donc plein de nouvelles choses. Je savais que j'étais né au sein du Clan de la Rivière et que par conséquent, j'appartenais à ce même Clan. J'ai aussi appris que dans un Clan, une hiérarchie était de mise. Pour le moment, je me demandais à quoi cela pouvait-il me servir. Mais bon. Je savais que j'étais tout en bas de la pyramide, j'étais un simple chaton. Et que bientôt, je deviendrais un apprenti et de ce fait j'apprendrai à chasser, à me battre et j'apprendrai à respecter le Code du Guerrier. Le Code du Guerrier n'était rien d'autre qu'un vieux code ancestral que tous les félins claniques respectaient et défendaient, au péril de leur vie. Et bientôt, moi aussi je devrais le défendre et surtout le respecter. Certaines règles me paraissaient tout de même difficiles à respecter. Comme par exemple, il fallait nourrir les anciens avant les guerriers. C'est un peu idiot non  ? Moi je pensais qu'on pouvait se nourrir avant et que comme ça, on pouvait encore mieux chasser et enfin nourrir les anciens. Mais bon, qu'importe. Je le respecterai comme tout bon membre de Clan. J'avais maintenant hâte de commencer ce que tout le monde appelait entraînement ou encore apprentissage. D'après ce que je savais, le jour où j'aurais six lunes, je recevrai un mentor qui m'enseignerait tout ce qu'il sait afin de faire de moi un Guerrier honorable, louable et fort. Je connaissais maintenant tout sur mon nouveau monde. J'en oubliais presque l'ancien. Et tant mieux, car je préférais de loin celui dans lequel j'étais maintenant. J'avais tellement appris de trucs que si je les énonçais toutes, mon récit durerait plusieurs jours. Mes parents semblaient fiers de moi. Mais pourquoi  ? Je ne faisais rien que manger, jouer, apprendre et dormir. À quoi pouvais-je bien servir au Clan  ? Je n'étais qu'un fardeau. Mais je comptais bien changer les règles et devenir un fier guerrier. Je leur avais d'ailleurs promis maintes fois que je deviendrais un très grand Guerrier et qu'un jour même, je deviendrais le Chef du Clan de la Rivière. On m'avait répondu que beaucoup rêvait de ce poste et que finalement, très peu avait la chance de le toucher du bout des pattes. Eh oui, la roue tourne. Et j'espère que j'arriverai à devenir celui que j'ai envie de devenir. En attendant de devenir apprenti. Je m'occupe comme je le peux.

III. L’apprentissage
Après avoir passé les six longues premières lunes de ma deuxième vie à jouer et apprendre le noble Code du Guerrier. J'allai enfin être fait apprenti. Pourquoi attendre six lunes ? J'aurais pu commencer l’entraînement à cinq lunes. Mais bon. Si c'est le Code du Guerrier qui le dit. Je le respecte et acquiesce. J'ai donc attendu comme tous les chatons une lune de plus. Aujourd'hui, j'avais atteint l'âge de devenir apprenti. J'entrais tout juste dans ma sixième lune d'existence. Voilà six lunes que j'avais été emporté par le gouffre. D'ailleurs, je ne me rappelais plus de cet ancien monde. Toute ma mémoire avait été comme effacé par le temps qui passe. Si ma mémoire commence à me jouer des tours à mon âge... Qu'est-ce que ça sera quand je serais un ancien  ? Je ne pourrais pas raconter des histoires aux chatons qui naîtront quand je serai vieux. Ce jour n'est pas arrivé. Donc bon, on va passer sur ma mémoire qui me joue certains tours. Je suis devenu apprenti durant la cérémonie que notre cher chef a concocté, ce très cher Étoile Maudite. Comme tous les autres, j'ai eu le droit à un mentor. Et ce mentor ne fut personne d'autre que son chef. Pourquoi m'avait-il prit comme apprenti ? Peut-être parce que je suis le fils de son lieutenant ? Ces questions me tourmentèrent pendant quelques jours. Mais je finis par l'accepter. Après tout, ce n'était qu'un plus et pas un inconvénient. Ainsi commença mon apprentissage. Que dire de plus ? Rien, je pense n'avoir rien oublié sur cette partie de ma vie. J'apprenais à chasser. Je connaissais maintenant plusieurs techniques. Je n'étais pas le plus fort en cette matière. Mais j'étais tout de même un bon chasseur. Je savais également nager et pêcher. Et personne ne doutait de mes talents. J'étais un apprenti modèle. Modèle était l'adjectif qu'utilisait mon mentor pour parler de moi aux autres membres du Clan. Mais pourquoi modèle ? Je n'étais pas parfait. J'avais déjà fait fuir pleins de proies. Ouais bah comme tous les apprentis en faites. Pour ce qui est du combat. J'étais plutôt bon, même excellent, sans me vanter. C'était le domaine que je préférais. Je ne sais pas pourquoi. Étant donné qu'à cette époque je n'étais pas violent ou méchant de nature. C'était comme cela. Je ne l'ai pas choisi et je ne choisirais jamais mes talents et mes défauts. Sinon où irait le monde ? Les chats  seraient tous dotés de capacités hors du commun. Tous les félins seraient doués dans tous les domaines, ils en deviendraient surpuissants, invisibles et la vie ne serait pas ce qu'elle est, un parcours semé d’embûches qui faut surmonter et sur lequel on chute parfois pour mieux se relever et mieux sauter la prochaine fois. Que dire de plus sur mon apprentissage ? Peut-être que je connaissais déjà le Code du Guerrier et que le mettre en œuvre était une chose des plus simples. Voilà comment c'est déroulé mon apprentissage. Sans plus de difficultés que cela. Mais voilà, il fallait bien que quelque chose dans ma vie ne tourne pas rond. Quoi de plus normal, comme je l'ai dit. La roue tourne. Et ma mère a été visé par l'aiguille. C'était un jour de pluie. Un jour sombre. Ces signes auraient peut-être du aiguillé ma curiosité et ma méfiance. Mais pourtant, je pensais que s'était une journée comme les autres. Une journée pleine de joie. Mais voilà, le destin en a décidé autrement. Pourquoi ? Je ne sais pas. Je me le demande même encore. Mais je n'ai pas trouvé de réponse. Et le noble Clan des Étoiles ne m'a pas aidé. Ce qui s'est passé ce jour-là restera gravé dans ma mémoire. Pas en tant que souvenir heureux, mais en tant que souvenir malheureux, triste... À présent, je ne sais comment le définir. Revenons-en à l'histoire. Ma mère, Douce Plume, était partie chasser pour notre Clan. Elle le pouvait maintenant qu'elle avait quitté la pouponnière en même temps que moi. Malheureusement, elle avait vraisemblablement rencontré un prédateur. Quel genre, je l'ignorais. Mais le Clan avait orienté ma lanterne. Et je savais à présent que l'assassin était un renard. Ces animaux étaient des prédateurs assoiffés de sang et ils n'hésitaient pas une seconde à tuer ceux qui croisaient leur route. C'est ce que m'avait dit Étoile Maudite à leur sujet. Dès fois, ils trouvaient plus fort qu'eux. Mais avec ma mère, ils avaient trouvé plus faible, autant en nombre qu'en taille. Un autre chasseur avait ramené la dépouille de ma mère. Mon père et moi étions accablés en apprenant sa mort et en voyant son corps dans le camp. Je m'en suis toujours voulu pour ce qui lui est arrivé. Au fond, si je n'étais pas parti m'entraîner avec mon mentor. Si j'avais veillé comme un fils doit veillé sur sa mère. Peut-être que j'aurais pu la protéger.

IV. Les grades défilent sous mes pattes
Et voilà maintenant six lunes que j'apprends et que je perfectionne mes techniques de combats et de chasse. À peu près deux lunes que mon mentor me dit que je pourrais être guerrier, mais que je n'ai malheureusement pas l'âge. Des lunes et des lunes d'apprentissage et d'attente interminable. Seule chose que je n'ai pas compris. C'est le fait de devoir attendre l'âge de douze lunes pour passer Guerrier. Bien que les apprentis le méritent, ils ne peuvent pas passer Guerrier. Le jour de mes douze lunes approchait à grands pas. Je réfléchissais au nom que j'aurais. Mon premier nom était celui que mes parents avaient choisi pour moi : Petit Sauvage. Pourquoi « sauvage » ? Je n'en savais rien. Mais bon, on ne choisit pas son nom. En passant Apprenti, on m'avait appelé Nuage Sauvage. Mais à présent mon nom allait de nouveau changer. Mais pas seulement mon nom, ma vie entière. Mais à ce moment-là, j'étais tellement heureux que j'étais loin de me douter que bientôt, je n'aurais plus personne. L'heure était donc venue pour moi de devenir un Guerrier à part entière. Et de prêter serment au Code du Guerrier. J'allais enfin pouvoir défendre comme un vrai guerrier, mon Clan, celui que je considérais plus ou moins comme ma seconde famille. La cérémonie se déroula comme je l'avais espéré. Je prêtais serment et mon chef me donna mon nouveau nom tout en me gratifiant d'adjectifs plutôt positifs. J'appris désormais que je m'appellerais Esprit Sauvage. Une nouvelle fois, je me posai des questions. Pourquoi « esprit  »? Peu importe finalement. Ce n'est pas le moment marquant de mon histoire. Le jour de ma cérémonie, ne fut pas le plus heureux de toute ma vie. Bien au contraire. Ce jour, j'ai cru que mon père était de nouveau heureux. J'avais tant espéré ce moment. Mais malheureusement ce n'était pas le cas, au contraire. C'est ce jour-là que mon père a choisi d'en finir avec sa vie. Pour la terminer et enfin rejoindre ma mère au Clan des Étoiles. Et c'est ce qu'il fit. Sa dépouille fut ramené au coucher du soleil. Sa mission terminée, il s'était laissée tomber dans la rivière, avait choisit un moyen délicat pour rejoindre mère. Tenu par mes obligations de Guerrier, je ne pus le veiller qu'au matin levant. Je ne pus retenir mes larmes cette nuit-là. C'était la seule chose que je pouvais faire pour leur rendre hommage, pour rendre hommage à ceux qui m'avaient donné la vie. Alors que j'étais devenu Guerrier, je n'avais plus personne. Plus personne à qui parler, plus personne pour confier toutes mes pensées... Plus rien. J'avais tout perdu en une journée. En une vie. Je ne souhaitais plus qu'une chose. Retourner dans mon premier monde, celui où j'étais seul et pourtant si bien. Dans ce monde où je suis, je suis seule et je me sens mal. Après ma veillée, on m'a ordonné d'aller me reposer. Pourtant, je suis rester là, debout. J'attendais que mon père rejoigne le Clan des Étoiles et j'attendais l'annonce de notre chef. Celui-ci devait choisir un nouveau lieutenant. Et dans tous les cas, je serais triste pour celui ou celle qui succéderait à mon père. Je ne voulais pas que ce soit n'importe qui. Il fallait que cette personne l'ait méritée. L'annonce fut proclamée. Étoile Maudite fit le choix d'un Guerrier qui me déplaisait fortement mais qui semblait vouer à une carrière prometteuse, un certains Pelage de Suie. À mes yeux, il ne serait jamais capable d'assumer le travail que fournissait mon père. Durant cette annonce maladroite, je reçu mon première Apprenti. Dix lunes s'écoulèrent. Pelage de Suie trouva la mort dans une embuscade après dix lunes de travail acharné au poste de Lieutenant, finalement, il avait été capable d'assumer les responsabilités et remplissait son post à merveille. Mon Apprenti était devenu depuis quatre lunes déjà un Guerrier et faisait ma fierté. Devant le corps souillé de Pelage de Suie, le vieux Étoile Maudite me fit Lieutenant. Incapable de réaliser ce qui m'arrivait, je ne pus qu'accepter. Mon rêve était en marche de réussite. Ma promesse à mes parents, j'allais la tenir. J'ai longtemps servit mon Clan en tant que Lieutenant. J'ai donné mes jours, mes nuits, toute mon énergie et mes moyens pour mon Clan. Il y a peu j'ai été récompensé. Mon mentor a pris sa retraite, il a rejoint la tanière des Anciens, me léguant sa place.